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Découvrez l'histoire pleine de rebondissements du port du Croisic.
Le texte intégral de la nouvelle de Balzac: "Un drame au bord de la mer" qui a pour cadre le Croisic
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A découvrir ici :
Un guide du Croisic
datant de 1913

guide du Croisic

Le blason du Croisic, par ses mouchetures d'hermine de sable sur champ d'argent évoque le blason de la Bretagne, et par sa croix de gueules, le champ du blason de Nantes (Nantes qui fût une des capitales de la Bretagne).

Le Croisic est une ville dont l'origine est très ancienne, on retrouve ce petit port breton dans les écrits de Ptolémée. Au cours de l'Histoire, Le Croisic eut à subir de nombreux assauts et sièges. Il est connu des Romains il y a plus de 2000 ans, évangélisé par les Saxons au Vème siècle, envahi par les Normands au IXème siècle, délivré par Alain Barbetorte au Xème siècle.
Avant l'établissement des grands ports militaires de Bretagne, le Croisic possédait une véritable importance. Il armait de forts navires, et à toutes les époques de l'histoire du duché de Bretagne, on retrouve avantageusement son nom. La fidélité de ses habitants aux ducs d'abord, puis aux rois de France, héritiers des ducs, resta si complète que des privilèges considérables lui furent assurés. Lors de la guerre de succession de Bretagne, Le Croisic est occupé par l'Amiral Louis d'Espagne (1342) qui combat pour le compte de Charles de Blois. Peu d'années après (en 1355), Nicolas Bouchart, qui tient le parti de Montfort, y fait construire un château que les habitants défendront énergiquement contre les troupes de Charles de Blois. Jean IV fait, en outre, fermer la presqu'île par un mur de pierres de taille qui est appelé la Barrière.
Au XVème siècle, nous voyons une flotte de cinq navires armée au Croisic, par ordre de François II (1470),
lorsque le duc de bretagne est attaqué par les Français à Nantes, les Croisicais (habitants de Croisic) volent à son secours en portant la croix noire de leurs armoiries et l'hermine de la Bretagne. Ils contribuèrent à reprendre la ville de Vannes, enlevée par les Français
Si l'on en croit une bulle du pape Alexandre VI (datée du 4 octobre 1501), Le Croisic aurait compté 4 000 âmes en 1501. Le Croisic comprenait à cette époque onze quartiers : Haut et Bas Lenigo, Lingorzec, Notre-Dame, le Lain-Thibaut, Saint-Christophe, Jaglouet, Kerval, la Rue-Neuve, Saint-Yves et Jagoussaut.
Aux XVIème et XVIIème siècles, la population est frappée par des épidémie
s de peste. 
Le duc François II arma une flotte au Croisic, et accorda aux habitants plusieurs privilèges dont ils se montrèrent reconnaissants. Non seulement ils firent lever à l'armée de Charles VIII le siège de Nantes, mais encore ils contribuèrent à reprendre la ville de Vannes, enlevée par les Français. Plus tard, l'union de la Bretagne et de la France ayant été consommée, les Croisicais ne marchandèrent pas leur dévouement au nouveau souverain. Ils s'occupèrent avec ardeur des armements nécessaires pour réprimer les incursions des Anglais sur les rivages bretons. Quatre de leurs navires obtinrent l'honneur de la journée où si malheureusement périt le trop impétueux Portzmoguer (Primauguet) et où fut détruit le fameux vaisseau la Cordelière, construit par la reine Anne de Bretagne (1513).

« Le 29 avril 1557, dit Ogée, les habitants du Croisic écrivirent au duc d'Étampes, gouverneur de Bretagne, pour lui apprendre qu'ils avaient chassé les Espagnols de Belle-Île-en-Mer et pris une de leurs barques, où il s'était trouvé du sucre et des olives, et lui annoncer qu'ils lui conservaient quatre pains de sucre et un baril d'olives provenant de cette prise. »

Jusqu'en 1597, le Croisic resta au rang des plus fortes places bretonnes ; mais à cette époque Henri IV, vainqueur de la Ligue, acheva de pacifier le comté nantais. Le capitaine La Tremblaye vint assiéger et réduisit la ville, dont il démolit les fortifications et le château. À cette occasion surgit une réminiscence du célèbre épisode du siège de Calais par Édouard III d'Angleterre. Le capitaine avait imposé au Croisic une rançon de trente mille écus, somme considérable. On cherchait vainement à satisfaire le vainqueur ; alors vingt-deux habitants notables, désirant éviter à leur ville la continuation des représailles exercées par les troupes s'offrirent en otage. Les pauvres gens ne s'attendaient point à être si mal récompensés de leur belle action... Soit faute de ressources, soit pour toute autre cause, leurs concitoyens les laissèrent en prison. À grand peine, et après nombre de suppliques, purent-ils obtenir que la rançon dont leur personne répondait fût répartie sur la paroisse entière !

Le 21 novembre 1759, au large du Croisic se déroule la célèbre "bataille des Cardinaux" qui voit la défaite française sous les ordres de l'amiral de Conflans, « par une manœuvre sans excuses comme sans précédents dans la marine française [son vaisseau et son équipage étaient intacts], fit couper les câbles du Soleil-Royal et vint s'échouer à l'entrée du port vers sept heures du matin ». Le Héros, complètement désemparé, venait aussi faire côte à ce même port. L'épilogue du terrible combat devait être lamentable. Le maréchal français ordonna de brûler son vaisseau, quoiqu'il y ait lieu de croire que le Soleil-Royal pouvait être sauvé. Cet ordre fut exécuté, mais les Britanniques « voulurent avoir leur part dans l'incendie », et deux jours après, le 24 novembre, cinq chaloupes ennemies vinrent brûler le Héros. Ceci encore se passa sous les yeux de Conflans !...

Quinze jours environ s'écoulent, et l'amiral britannique s'avise qu'il doit envoyer retirer les canons des vaisseaux incendiés. En conséquence, il adresse aux Croisicais un ultimatum portant « que si l'on tentait de s'y opposer [au retrait des canons], il bombarderait la ville et la réduirait en cendres ». Mais sir Edward Hawke n'avait plus affaire à M. de Conflans. Les Croisicais, loin de se montrer effrayés par ses menaces, refusèrent de laisser enlever les pièces. Irrités, les Britanniques s'embossèrent et ouvrirent le feu. Pendant trois jours, les champs furent sillonnés par des boulets. Une bombe tomba dans le milieu du Croisic, devant la porte principale de l'église. Les habitants n'en persévérèrent pas moins dans leur patriotique résolution, et les assaillants durent renoncer à de nouveaux trophées d'une victoire dont ils avaient déjà tant de preuves. Longtemps, on travailla à l'extraction de l'artillerie et des débris des deux bâtiments. Un hardi plongeur, nommé Corron, ou Gotton, né au Croisic, et dont, disait-on, « la fortune était au fond de l'eau », rendit d'immenses services en cette circonstance...

Ainsi le Croisic, soit en se défendant, soit en arrachant aux ennemis nos épaves, se montrait digne de son antique réputation, et des lettres patentes qui lui avaient été octroyées, en 1618, par Louis XIII ; pour récompenser « le zèle des Croisicais à défendre, à leurs frais et dépens, le territoire, nous les dispensons de toute solde, impault et subsides... »

La cité du Croisic, jusqu’alors rattachée au Bourg de Batz, est érigée en paroisse en 1763. Elle relève directement du roi.
(liste non exhaustive des recteurs de la commune du Croisic :  Cavaro de Kergorre (de 1763 à 1790), Julien Crossay, Jean Baptiste Lallement (de 1802 à 1821), Paul Cottineau (de 1822 à 1837), Joseph Bigaré (de 1838 à 1878), Julien Dauffy (de 1879 à 1892), J. B. Clénet)
(liste non exhaustive des principaux maires de la commune du Croisic sous l'Ancien Régime : d'Espinose, Dubochet, Duboys de La Retaudière, David de Drézigné. Après la Révolution, on trouve : Sébastien Gaudin, Millon de Villeroi, René Frogier de Kermadec, Jean Baptiste Gallerand (1806 à 1820), Joseph Tessier (de 1820 à 1832), Caillard, Thomazi, Amelot, le Barbier de Pradun, Edouard Benoît (de 1848 à 1868), Augustin Maillard (de 1872 à 1901), Emmanuel Provost, Joseph Butat, Masson, Clénet) 

Au XIXe siècle le Croisic possédait un très joli petit port, très animé par un actif va-et-vient de navires caboteurs et de barques de pêche, surtout au moment du passage de la sardine. Les marais salants et les bains de mer, ces derniers très fréquentés, entretiennent la prospérité de la ville. La bourgeoisie des environs, nantaise en particulier, profite de l'arrivée du train pour descendre dans la jeune station balnéaire. Un établissement de bains et de distractions vivra même de beaux jours, avant d'être racheté par la congrégation religieuse de Saint-Jean-de-Dieu en 1893 qui le transformera en sanatorium. Aujourd'hui, ce lieu est une résidence de luxe nommée "Méteor".